Cérémonie du 11 novembre

Messe du Souvenir du 11 novembre.

 

C’est maintenant une tradition féchinoise, la messe du 11 novembre célébrée à la mémoire des anciens combattants par l’Abbé Robert Meignotte, et animée par l’harmonie Fressain-Féchain. Au cours de cette célébration en souvenir du 94eme anniversaire de la fin de la première guerre mondiale, l’Abbé Meignotte a rappelé dans son homélie l’importance de la paix, de l’amour, de la fraternité entre les peuples et la solidarité envers les populations plus fragiles qui nous entourent.

L’Abbé a aussi fait le lien avec l’Evangile du jour en ce 32eme dimanche qui nous parlait d’une pauvre veuve que Jésus admire pour avoir donné le peu qu’elle avait pour le fonctionnement du temple de Jérusalem.

 

Voici l’essentiel de son homélie : « Le budget de fonctionnement du temple de Jérusalem était énorme et il fallait collecter des sommes considérables pour son entretien. La petite pièce de monnaie déposée par la veuve devait ressembler à une goutte d'eau dans l'océan de l'argent nécessaire. Et même si toutes les veuves d'Israël s'étaient assemblées pour faire la même offrande, la collecte aurait été bien mince. Oui, en bonne comptabilité, l'offrande de la veuve est quantité négligeable.

Nous pouvons même ajouter que c'est un geste fou. Le peu qu'elle a pour manger, elle le donne. En donnant tout ce qu'elle possède, elle met sa vie en péril. Peut-être se condamne-t-elle à mourir de faim. On en vient à se dire : à quoi bon tout donner si c'est inutile et inefficace ?

Mais ce geste presque fou de la veuve vient nous dire un message important : l'amour ne calcule pas, il donne sans mesurer, sans compter. Et celui qui donne par amour ne s'appauvrit pas, il s'enrichit au contraire de la joie impérissable qui dépasse toutes les richesses qui, elles, disparaîtront.

Et en pensant à ce message d'amour que nous donnent Dieu et son fils, en ce jour de commémoration de l'armistice de la première guerre mondiale, c'est le visage des veuves, des veuves de guerre, qui m'a ému. S'il y a eu la gloire et le sacrifice des hommes, prenons le temps aujourd'hui de penser à toutes ces femmes qui furent meurtries. Comme la femme qui perdit son mari, comme la mère qui perdit son fils, comme la fille qui perdit son père. Au-delà de l'horreur des champs de bataille, souvenons-nous de ces douleurs profondes vécues dans l'intimité des foyers, des ces solitudes terribles, de toutes ces vies de femmes brisées par l'insupportable de la guerre. Et portons aussi les souffrances des femmes d'aujourd'hui toujours victimes des folies meurtrières des hommes de maintenant.

Quelle litanie de désolation que la longue liste des combats d'aujourd'hui dans le monde. Quel que soit l'endroit de la planète vers lequel on se tourne des images de morts, de supplice, de combats apparaissent. Alors faut-il désespérer de l'homme ? Alors faut-il rire du geste d'amour de la veuve qui veut malgré tout, avec le peu qu'elle possède, continuer d'espérer ?

Je ne le crois pas.

Je ne le crois pas si, avec humilité et simplicité, les hommes et les femmes se souviennent du message d'amour universel que nous a laissé le Christ, si nous trouvons la force de nous armer de cet amour pour aller affronter la souffrance et la misère du monde.

Alors, porteurs de cet étendard de l'amour de l'autre, nous pourrons entrer dans les plaines de la sagesse, et laisser à nos enfants d'autres souvenirs que celui des larmes à célébrer, d'autres tâches que celle de consoler les veuves.

Beaucoup de ceux partis pour la guerre, y partaient en voulant la paix. Beaucoup de celles qui les regardaient partir étaient également dans cet espoir de paix. Travailler aujourd'hui à cette paix entre les hommes est le plus grand hommage que nous puissions rendre à leur sacrifice. Que le souvenir de leur mort puisse nous donner l'immense volonté de vivre. »

 

Article publié par Pierre Dumont • Publié le Lundi 12 novembre 2012 • 2280 visites

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