Ils se souviendront de ce Noël 2010, les paroissiens de Ste Claire, ceux qui, à cause de routes dangereuses ou même totalement impraticables n’avaient pu rejoindre les deux lieux où se célébrait la messe de la nuit, ou ceux, plus chanceux ou plus téméraires qui s’étaient rassemblés dans cette belle église St Sarre d’Estrées, si joliment décorée par la communauté paroissiale.
La joie de ces fidèles fut grande quand ils virent arriver (avec deux minutes de retard dira-t-il lui-même avec un brin d’humour) l’abbé Robert Meignotte que François, après un périple long, pénible, dangereux et par un itinéraire tout à fait particulier, était allé chercher à Fressain.
Il devait être heureux, lui aussi l’abbé Robert, qui avait vécu ces jours derniers des « galères », comme il l’expliquera, de se trouver enfin parmi ses paroissiens pour célébrer cette nuit exceptionnelle, fêtée par toute la chrétienté.
Dans son homélie l’abbé Robert a voulu montrer le scandale que représentait cette naissance dans l’étable, parmi les animaux domestiques, de l’Enfant-Dieu « car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » dit l’évangile selon St Luc. Mais il a voulu aussi insister sur le fait que ce scandale existait toujours aujourd’hui, rappeler que des milliers d’enfants, même dans nos pays dits développés, naissent et vivent dans des logements insalubres, indignes, et demander aux paroissiens venus l’écouter de prier, mais aussi d’agir pour que cesse ce scandale. L’exemple de la lutte des Compagnons d’Emmaüs pour se doter de logements décents était là pour montrer que les plus démunis n’avaient pas abdiqué, eux, et qu’il appartenait à chacun de participer à cette lutte pour la dignité de tous. Au moment de la prière universelle, l’abbé Robert a demandé que chacun ait une intention particulière pour notre curé, l’abbé Jacques Pagnier, et demande au Seigneur de l’aider dans l’épreuve qu’il traverse.